Un championnat du monde Carlsen Nepomniachtich . Comme un air de déjà vue, et pourtant… Lorsque Magnus Carlsen et Ian Nepomniachtchi s’installent derrière l’échiquier pour cette sixième manche du Championnat du Monde 2021, la tension est déjà à son comble. Cinq parties, cinq nulles. Le monde des échecs commence à douter : reverra-t-on un vainqueur dans ce duel tant attendu ? Pourtant, ce 3 décembre, dans l’écrin de verre de Dubaï, les deux titans s’apprêtent à écrire l’histoire. Ce ne sera pas une simple victoire : ce sera la plus longue partie jamais disputée dans un championnat du monde. Et c’est Carlsen qui, au terme d’un marathon de 7 heures et 47 minutes, en sortira vainqueur.

1. Le résumé de la partie Carlsen Nepomniachtich
📍Dubaï, Championnat du Monde FIDE 2021, Ronde 6
🕰️ Cadence classique avec incrément après le 60e coup
👥 Magnus Carlsen (Champion du Monde) vs Ian Nepomniachtchi (Challenger)
Une ouverture catalane aussi créative qu’osée
Dès le premier coup, le ton est donné. Carlsen abandonne le 1.e4 classique pour un 1.d4 plus positionnel, explorant un ordre de coups rare, presque inédit à ce niveau. L’ouverture catalane est de nouveau sur la table, mais cette fois avec une touche personnelle : 9.Dc2 suivi de 10.Cbd2!? – une séquence que le GM Fabiano Caruana qualifiera de « fantastiquement créative ».
Le challenger russe, bien préparé, ne se laisse pas surprendre. Après de longues réflexions – 7 minutes sur 8…dxc4, puis 13 sur 10…Cc6 –, Ian Nepomniachtchi répond avec audace. Son 11…b5, jugé confiant et précis, lui donne un léger avantage psychologique.
« Je n’arrivais pas à me souvenir des lignes, j’ai dû improviser à partir d’un certain moment. » confiera Carlsen.
Des échanges audacieux et un combat d’endurance
Le match Carlsen Nepomniachtchi prend une tournure inattendue au 25e coup, lorsque le Norvégien décide d’échanger sa dame contre les deux tours noires. Un déséquilibre matériel risqué, mais assumé.
« Nous risquions tous les deux quelque chose, mais je sentais que les noirs risquaient peut-être un peu plus », explique le champion du monde.
Ce type d’échange n’est pas inédit en championnat, mais reste rare. Les références sont prestigieuses : Spassky-Petrosian en 1966, Anand-Topalov en 2010, Kramnik-Leko en 2004. Cette fois, Carlsen réussit à imposer sa patte dans cette configuration. La tension monte d’un cran alors que l’horloge joue désormais un rôle central.
À ce moment critique, Carlsen ne dispose plus que de 3 minutes pour atteindre le 40e coup, tandis que Nepo en a 23. Pourtant, le Russe vacille. Son 31…Fb4 s’avère imprécis. « C’est là que la partie commence à pencher », analysent les commentateurs.
Une partie qui défie le temps… et l’histoire
Ce match Carlsen Nepomniachtchi franchit le seuil symbolique du 100e coup. Aucun signe de fatigue sur les visages des joueurs, mais les corps trahissent la lassitude : épaules tendues, visages fermés, le silence pesant n’est troublé que par les clics secs des pendules.
À 00h17 (heure locale), le verdict tombe : victoire de Carlsen au 136e coup, un nouveau record historique dans un match de championnat du monde. Le précédent, vieux de plus de 40 ans (Karpov-Kortchnoï, 124 coups en 1978), s’efface.
Peter Svidler, commentateur ce soir-là, résume l’exploit : « Ce n’est pas juste une victoire. C’est une démonstration de volonté, d’endurance et de compréhension profonde des échecs. »
Un tournant psychologique du match
Carlsen brise la série de nulles et, surtout, fait vaciller mentalement son adversaire. « Après un tel effort, les conséquences dépassent le simple point au classement », note Anish Giri. L’issue de cette partie a non seulement marqué le score (3.5-2.5 en faveur de Carlsen), mais elle a aussi marqué les esprits. Dès le lendemain, on perçoit un changement chez Nepomniachtchi : moins précis, plus fébrile, il multipliera les erreurs dans les parties suivantes.
Carlsen, lui, semble galvanisé. Cette victoire renforce son emprise sur le championnat. Elle rappelle aussi qu’en match de championnat, la patience et la résilience paient autant que la préparation.
Un moment d’histoire pour les passionnés
Pour les amateurs du monde entier, cette partie est une leçon. Une immersion dans la complexité du jeu, une étude de cas sur les déséquilibres matériels, un hommage à l’endurance mentale. Le match Carlsen Nepomniachtchi restera dans les annales non seulement pour sa durée, mais pour ce qu’il représente : l’art des échecs à son plus haut niveau.
Carlsen déclarera plus tard : « C’est le genre de partie qu’on se souvient toute sa vie. Elle vous définit autant qu’un titre. » Et effectivement, elle a redéfini le match – et un peu plus encore.
A retenir de ce match Carlsen Nepomniachtich :
- 136 coups : un nouveau record dans l’histoire des championnats du monde.
- Une Catalane audacieuse et inventive signée Carlsen.
- Un déséquilibre dame contre deux tours maîtrisé avec brio.
- Un tournant psychologique majeur dans le match.
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2. L’analyse complète on board
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